Depuis le déconfinement, les Français ont plébiscité la pratique du vélo pour leurs déplacements, afin d’éviter les transports en commun. Les chiffres de l’association de collectivités Vélo Et Territoires montrent une augmentation de la fréquentation des pistes cyclables d’environ 29% en France sur les huit premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 2019. La tendance est particulièrement forte dans les villes avec une hausse moyenne de 33%. Et la sortie du confinement a accentué les choses. Ainsi, la fréquentation des pistes cyclables à bondi de 67% entre mai et fin août (toujours par rapport à 2019). Faut-il pour autant souscrire une assurance pour utiliser votre vélo traditionnel, ou à assistance électrique (VAE) ?
La première chose à retenir est que les vélos ne sont pas traités de la même façon que les trottinettes électriques et les autres NVEI (nouveaux véhicules électriques individuels). Ces derniers utilisent uniquement un moteur pour le déplacement et nécessitent une assurance responsabilité civile spécifique. Les vélos et les VAE sont couverts par la garantie responsabilité civile obligatoire, incluse dans votre assurance multirisque habitation. Si vous causez un tort à un tiers avec votre vélo (dégâts matériels ou corporels), votre assureur s’occupe de la prise en charge. En revanche, ce type d’assurance ne prend pas en charge les dommages corporels que vous pourriez subir en cas d’accident de vélo. En cas de pratique régulière, il est donc conseillé de vérifier avec votre assurance si vous disposez d’une assurance garantie accident de la vie (GAV), ou d’une option qui couvre les dommages corporels lors de la pratique du vélo. L’une ou l’autre peut se révéler importante en cas de gros problème, par exemple si vous ne pouvez plus vous rendre au travail pendant plusieurs jours car vous êtes blessé.
Il est conseillé d’assurer son VAE contre le vol
Pour les vélos, l’autre problème est le vol. Sachant que les prix deviennent élevés pour les modèles à assistance électrique (plus de 3000 euros pour certains), il peut être utile de s’assurer pour être indemnisé d’une partie de la somme investie. Pour assurer un VAE contre le vol, il faut que celui-ci soit homologué. Pour cela, il doit répondre à trois critères :
- La puissance du moteur ne dépasse pas les 250 Watts.
- Le moteur ne permet pas de dépasser les 25 km/h.
- Le cycliste doit pédaler pour que le moteur s’active.
Avant de souscrire à une assurance contre le vol, il faut d’abord se poser une question simple : où est-ce que j’entrepose mon vélo ? Car si le vélo est placé dans votre domicile, il bénéficie de la même assurance contre le vol (multirisques habitation) que les autres objets qui s’y trouvent. Il faudra bien penser à conserver la facture et surtout regarder les détails de l’assurance pour connaître la franchise et rechercher d’éventuelles clauses d’exclusion.
Si le vélo est entreposé à l’extérieur de votre domicile, vous aurez besoin de souscrire une assurance supplémentaire. Les tarifs peuvent dépendre de plusieurs éléments, tels que le prix du vélo, les garanties proposées ou la ville de résidence. N’hésitez pas à contacter votre assureur, voire la concurrence pour connaître les différents tarifs, car il est hélas difficile de les trouver sur le Web. Au mieux, le site vous proposera d’être recontacté par un conseiller.
Renseignez-vous aussi sur les conditions d’application. En effet, certaines assurances ne sont valables que pour une plage horaire donnée ou nécessitent que le vélo soit sécurisé par un certain type d’antivol. Vérifiez aussi les termes d’exclusion qui peuvent indiquer le nombre maximum de vols couverts. En cas de vol, il faudra au moins fournir la facture du vélo, ainsi qu’une copie du dépôt de la plainte auprès de votre commissariat.
Quatre exemples de tarifs :
Nous avons contacté de nombreuses assurances connues pour obtenir les tarifs pour deux exemples précis : assurer contre le vol un vélo de ville de 300 euros et un vélo à assistance électrique de 2000 euros à Paris. Notons qu’Allianz n’a pas souhaité nous répondre en prétextant un changement prochain de la tarification. Voici les réponses de quatre assurances :
Macif
Dans son contrat habitation, la Macif assure les vélos, y compris les VAE, au titre des biens mobiliers, s’ils sont situés à l’intérieur de l’habitation ou des dépendances assurées. La Macif propose en option une assurance « bicyclette » qui couvre les vélos du foyer en cas d’incendie, de vol, de dommage accidentel à l’extérieur de l’habitation. Par exemple, si le vélo est volé ou endommagé, le vélo sera remboursé à la valeur estimée par l’expert, en déduisant la franchise. Le sociétaire a le choix entre sept niveaux de garanties, allant de 1 525 euros à 30 490 euros maximum. Par exemple, un VAE de 2000 euros est assuré pour 40 euros par an, avec un niveau de garantie de 3 049 euros maximum et une franchise de 80 euros. Pour un vélo de ville de 300 euros, le montant est de 20 euros par an, avec un niveau de garantie de 1 525 euros maximum et une franchise de 50 euros.
Axa
Axa propose une option « vol à l’extérieur » pour les vélos de moins de 400 euros, à condition qu’ils aient moins de 5 ans d’ancienneté. Le tarif dépend du profil du client (par exemple, de la ville où il habite), avec un prix moyen de 42 euros par an pour un vélo de 300 euros. Lors du remboursement, l’assureur diminue le montant d’un taux de vétusté qui correspond à 1% par mois à partir de la date d’achat. Pour les vélos de plus de 400 euros, il faut opter pour l’option Premium, qui coûte 160 euros par an pour un VAE de 2000 euros. Cette option couvre aussi la destruction ou la détérioration même partielle. A partir d’un an d’ancienneté, un taux de vétusté de 1% par mois est appliqué (60% au maximum). Moyennant un surcoût, il est possible d’annuler l’application de ce taux de vétusté. Quelle que soit l’option choisie, la garantie est acquise à condition que le vélo soit attaché par un antivol agréé « 2 roues » FUB (Fédération française des usagers de la bicyclette) ou SRA (Sécurité et Réparation Automobile). De plus, l’antivol doit relier le cadre et la roue arrière à un support fixé au sol ou au mur. En cas de vol sur la voie publique, il doit être commis entre 7 h et 23 h. Notons que le vélo est couvert dans des cas tels que le vol avec effraction, le vol à la tire ou l’agression.
Groupama
Les tarifs d’assurance contre le vol de Groupama sont de 34,99 euros par an pour un vélo de ville neuf de 300 euros et de 149,99 euros par an pour un VAE de 2000 euros. L’assurance couvre le vol, la casse accidentelle et l’incendie. Pour le vol, il doit avoir eu lieu en plein air lorsqu’il est sous la surveillance directe et à proximité immédiate de l’assuré, ou lors de l’effraction du local ou du casier dans lequel le vélo était stocké. En cas de remplacement du cycle, un taux de vétusté de 1% par mois est appliqué, avec un minimum de 10%.
Klinc
L’assurance mobile dédiée aux smartphones, tablettes, montres connectées et ordinateurs portables propose aussi une offre pour les vélos traditionnels et ceux à assistance électrique. Les prix dépendent du prix et de la vétusté du vélo, ainsi que de l’âge de la personne. Comptez à partir de 3,92 euros par mois pour un modèle de 300 euros et à partir de 12,29 euros par mois pour un modèle de 2000 euros. L’assurance couvre les dommages et les vols (agression, effraction ou casse du cadenas), sans franchise. Les assurés doivent avoir un cadenas approuvé par Klinc et faire enregistrer leur vélo dans l’une des trois principales bases de données antivol en France. Il est possible d’assurer un vélo à condition qu’il ait moins d’un an à la première souscription. En cas de dommages, l’assureur dispose de 220 centres de réparation et d’un service d’assistance sur site à Paris.
Des assureurs spécialisés « vélo »
Outre les grands noms de l’assurance, il existe également des assureurs spécialisés dans les vélos. Citons entre autres :
- Monassurancevelo.com : à partir de 3 euros par mois.
- Assuranceveloelectrique.com : à partir de 5 euros par mois.
- Cyclassur.fr : à partir de 1,35 euros par mois.
- Assurtonvelo.com : à partir de 3,90 euros par mois.
- Cylantro.eu : à partir de 1,23 euros par mois.
Plus surprenant, vous pouvez aussi souscrire une assurance contre le vol auprès de Décathlon, pour des marques spécifiques (Decathlon, BTWIN, Rockrider, Triban, VanRysel, Elops, Riverside), achetées en ligne ou dans un magasin. Les tarifs sont attractifs (70 euros pour 2 ans, pour notre exemple de vélo de ville à 300 euros), mais la couverture contre le vol sur la voie publique n’est valable que de 7 h à 23 h, avec le vélo attaché à un point fixe par un antivol en U. De plus, une franchise de 15% est appliquée.
Si vous avez acheté un vélo à assistance électrique VanMoof, le constructeur hollandais vous propose une option Couverture Antivol (290 euros pour 3 ans). En cas de vol, les Bike Hunters (spécialisés dans la traque des VAE dérobés) vont tenter de retrouver le vélo dans un délai de deux semaines. S’ils n’y parviennent pas, il sera remplacé par un autre du même âge et dans un état équivalent, voire meilleur. Il faut toutefois faire une déclaration de vol à la police.
Enfin, vous pouvez envisager de faire marquer votre vélo pour augmenter les chances de le retrouver en cas de vol. Paravol propose une solution d’identification avec un QR Code pour 11,90 euros. Vous pouvez aussi aller chez un vendeur de vélo qui propose le marquage Bicycode (entre 5 et 10 euros), recommandé par la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) et reconnu par l’Etat.
Pour lutter contre le vol, le marquage des vélos par un numéro d’identification sera obligatoire à partir du 1er janvier 2021. Reste à voir si cette décision pourra effectivement décourager les voleurs.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
